Quel morceau choisi, Laurent ! C'est terrible ! Une scène d'une insupportable cruauté ! Pardon pour l'abus de points d'exclamation mais c'est que rien n'est préparé, rien n'est mûrement réfléchi dans mon propos. En fait, selon mon ressenti, je ne la trouve pas "touchante" cette séquence, je dirais plutôt qu'elle me glace le sang et me vrille l'estomac. Voilà... Juste d'une réaction à chaud, d'autant que j'ai vu le film dans son intégralité, il y a longtemps d'ailleurs. Le scénario, la tension palpable qui va crescendo, le jeu des acteurs, la psychologie même des personnages m'ont rendu mal à l'aise. Mais, paradoxalement, je n'ai pas pu décrocher un seul instant. Ainsi, à l'époque, j'ai assisté, aussi captivée qu'écoeurée à une certaine idée de l'Enfer. [Bon. En même temps, il est vrai qu'on décroche difficilement d'un film de Polanski ;-)] E.
Salut toi ! (^_~) Je suis d'accord et je ressens le même malaise, c'est une scène très éprouvante. Peut-être parce qu'elle nous renvoie un reflet destructeur de nous-même face à l'être aimé ou celui qui ne l'est plus. Je crois en effet que nous vivons tous une scène similaire au cours de notre vie, ressemblant tantôt à Mimi, tantôt à Oscar. Alors je me sens témoin un peu en porte-à-faux, comprenant malgré moi la position de l'une et de l'autre. C'est cette dimension dramatiquement réaliste qui me touche dans la séquence, et je suis ému devant l'interprétation toute en vulnérabilité d'Emmanuelle Seigner, son regard dévasté par la passion, ses mots, les ratés dans sa voix... A moins de n'avoir jamais été amoureux, la douleur de Mimi ne peut laisser personne indemne. En même temps, il y a ce conflit de motivations qui me rappelle la fragilité des rapports humains, et tandis que le visionnage à froid de l'extrait m'inciterait volontiers à décerner à Oscar le César de l'égoïsme le plus abject, davantage de réflexion me fait réaliser une certaine égalité dans l'attitude égoïste de chacun(e). Dans l'absolu, c'est une scène de rupture presque banale, avec tout ce que cela suppose de violence, mais au delà de son aspect fortement cruel, c'est sa valeur métaphorique qui parachève mon émotion: je les appelle les enfants d'Alpha et Omega parce-qu'ils me rappellent à quel point l'être humain est un être flamboyant de début et de fin, de naissance et de mort...Autant que de mise à mort. A la fois libres et asservis par leurs sentiments, comme voués à détruire d'une manière ou d'une autre le monde qu'ils se (re-)créent...
Mais, paradoxalement, cette scène douloureuse aurait pu leur offrir une issue... Je crois d'ailleurs que c'est la toute dernière qui se présente au couple, avant que Mimi et Oscar ne franchissent le point de non-retour. C'est leur incapacité à sortir d'un cercle vicieux que je trouve effrayant dans le film, leur glissement inévitable vers une relation vindicative de dominant(e)/dominé(e)... Bref, comme toi, le film m'a littéralement scotché malgré le sentiment tenace d'angoisse et d'impasse implacable, mais peut-être avons-nous été pris au jeu de la narration, de la curiosité ressentie par le confident d'Oscar ? Et quelle fin terrible, je ne m'y attendais pas.. :o( A ce propos, le confident Hugh Grant aurait pu jouer avec un peu plus de conviction -par rapport aux autres comédiens très investis, je le trouve assez figé, voire absent par moment ! Ensuite l'ultime relation intime entre Mimi et Fiona (Kristin Scott Thomas) arrive assez abruptement; et la conclusion évoquant l'influence bénéfique de l'enfant dans le couple penche plutôt vers le cliché conventionnel...
Peut-être pas le meilleur Polanski, mais une dissection aussi effrayante que fascinante des rapports de couple, et plus généralement des rapports humains.
Bienvenue dans mon défouloir.
Ici vous trouverez en vrac mes écrits, humeurs, compositions musicales, vidéos favorites, etc... Un peu le bordelum -comme dans mon appart remarque!- Vous constaterez sans doute que je suis quelqu'un d'assez passionné, par beaucoup de choses et d'êtres... Je vous laisse découvrir lesquels. Bref, simplement le blog d'un type en vie parmi tant d'autres.
J'espère que vous passerez un moment agréable ici ;-)
2 commentaires:
Quel morceau choisi, Laurent ! C'est terrible ! Une scène d'une insupportable cruauté ! Pardon pour l'abus de points d'exclamation mais c'est que rien n'est préparé, rien n'est mûrement réfléchi dans mon propos. En fait, selon mon ressenti, je ne la trouve pas "touchante" cette séquence, je dirais plutôt qu'elle me glace le sang et me vrille l'estomac. Voilà... Juste d'une réaction à chaud, d'autant que j'ai vu le film dans son intégralité, il y a longtemps d'ailleurs. Le scénario, la tension palpable qui va crescendo, le jeu des acteurs, la psychologie même des personnages m'ont rendu mal à l'aise. Mais, paradoxalement, je n'ai pas pu décrocher un seul instant. Ainsi, à l'époque, j'ai assisté, aussi captivée qu'écoeurée à une certaine idée de l'Enfer.
[Bon. En même temps, il est vrai qu'on décroche difficilement d'un film de Polanski ;-)]
E.
Par
Anonyme, À
11 décembre, 2008 14:28
Salut toi ! (^_~)
Je suis d'accord et je ressens le même malaise, c'est une scène très éprouvante. Peut-être parce qu'elle nous renvoie un reflet destructeur de nous-même face à l'être aimé ou celui qui ne l'est plus. Je crois en effet que nous vivons tous une scène similaire au cours de notre vie, ressemblant tantôt à Mimi, tantôt à Oscar. Alors je me sens témoin un peu en porte-à-faux, comprenant malgré moi la position de l'une et de l'autre.
C'est cette dimension dramatiquement réaliste qui me touche dans la séquence, et je suis ému devant l'interprétation toute en vulnérabilité d'Emmanuelle Seigner, son regard dévasté par la passion, ses mots, les ratés dans sa voix... A moins de n'avoir jamais été amoureux, la douleur de Mimi ne peut laisser personne indemne.
En même temps, il y a ce conflit de motivations qui me rappelle la fragilité des rapports humains, et tandis que le visionnage à froid de l'extrait m'inciterait volontiers à décerner à Oscar le César de l'égoïsme le plus abject, davantage de réflexion me fait réaliser une certaine égalité dans l'attitude égoïste de chacun(e).
Dans l'absolu, c'est une scène de rupture presque banale, avec tout ce que cela suppose de violence, mais au delà de son aspect fortement cruel, c'est sa valeur métaphorique qui parachève mon émotion: je les appelle les enfants d'Alpha et Omega parce-qu'ils me rappellent à quel point l'être humain est un être flamboyant de début et de fin, de naissance et de mort...Autant que de mise à mort.
A la fois libres et asservis par leurs sentiments, comme voués à détruire d'une manière ou d'une autre le monde qu'ils se (re-)créent...
Mais, paradoxalement, cette scène douloureuse aurait pu leur offrir une issue... Je crois d'ailleurs que c'est la toute dernière qui se présente au couple, avant que Mimi et Oscar ne franchissent le point de non-retour.
C'est leur incapacité à sortir d'un cercle vicieux que je trouve effrayant dans le film, leur glissement inévitable vers une relation vindicative de dominant(e)/dominé(e)...
Bref, comme toi, le film m'a littéralement scotché malgré le sentiment tenace d'angoisse et d'impasse implacable, mais peut-être avons-nous été pris au jeu de la narration, de la curiosité ressentie par le confident d'Oscar ? Et quelle fin terrible, je ne m'y attendais pas.. :o(
A ce propos, le confident Hugh Grant aurait pu jouer avec un peu plus de conviction -par rapport aux autres comédiens très investis, je le trouve assez figé, voire absent par moment ! Ensuite l'ultime relation intime entre Mimi et Fiona (Kristin Scott Thomas) arrive assez abruptement; et la conclusion évoquant l'influence bénéfique de l'enfant dans le couple penche plutôt vers le cliché conventionnel...
Peut-être pas le meilleur Polanski, mais une dissection aussi effrayante que fascinante des rapports de couple, et plus généralement des rapports humains.
Par
Laurent, À
12 décembre, 2008 22:47
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