Laurent

03 août 2006

Pirates des Caraïbes 2 : Piratage ! (critique)



Déception !
Les aventures de nos pirates des Caraïbes virent au grand-guignol, voire au grand n'importe quoi.
Après avoir signé un premier épisode pétillant, Gore Verbinsky a finalement succombé aux démons du vilain Hollywood, probablement sous la pression de son gargantuesque producteur Jerry Brukheimer.
Ce nouvel opus est en effet une démonstration de tous les tics et travers agaçants de l'imposante machine américaine sans saveur: rutilante, bruyante, mais -surtout- creuse.
Exit la fraicheur et le panache du premier épisode, bel hommage dépoussiérant au film de pirates.
Tous les personnages initiaux sont bien là, mais ils sont malheureusement écrasés par un scénario fourre-tout, un trop plein de péripéties qui les empêchent d'exister à l'écran. Ainsi Orlando Bloom et Keira Knightley paraissent bien falots, et Johnny Depp cabotine généreusement pour ne pas être emporté par la tempête.
Tout y est, ou presque: le conflit d'intérêts; les pirates zombifiés par les abysses; la tribu de cannibales (..horriblement "toc"); le coffre mystérieux; la pieuvre géante; la pseudo-sorcière vaudou; (...)
Verbinsky s'obstine à caser au forceps tout ce beau monde dans les 2 heures 30 du film. Problème: comment y parvenir sans que la cohérence du scénario en patisse dangereusement ?
Apparemment, le cinéaste ne se pose pas la question.
Priorité absolue au spectaculaire donc.
Alors, un peu au petit bonheur la chance, on flanque tout dans un shaker, on rajoute une louche de cascades, une autre de musique omniprésente (tic purement hollywoodien), puis on secoue bien fort: la digestibilité du coktail dépendra sans doute de ce à quoi s'attendent les spectateurs.
Et là, deux hypothèses.
Le film s'apparentant beaucoup plus à un trip d'attraction forraine (dont il s'inspire à l'origine), ceux qui iront au cinéma comme ils monteraient sur un luxueux (et interminable) manège, ne devraient pas être déçus.
Et d'un point de vue technique, il est vrai que le spectacle tient ses promesses. Le tentaculaire Davy Jones et ses sbires mi-hommes mi-crustacés-coraux ont vraiment de la gueule. Bref, une fois de plus, ILM sort le grand jeu.
Mais finalement l'effet de surprise est quelque peu plombé par tant de prouesses numériques que l'on s'est habitué à voir depuis quelques années dans les blockbusters américains...
Les autres spectateurs séduits par le charme et l'ambiance du premier opus risquent donc de vite perdre pied et de trouver le temps long, tant il manque dans cette suite l'essentiel: une substance.

Laurent

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